Depeche Mode est un groupe britannique de quatre gars sympas originaires de Basildon formé en 1980. Il est l'un des rares groupes anglais des années 1980 à être parvenu à survivre à cette décennie et devenu un pilier incontournable de l'electro-pop. DM influence, surtout de nos jours, par exemple en Allemagne, une multitude de groupes au style fort semblable tels que Colony 5, Covenant, And One, Delay, Mesh,Feinflug, XPQ 21, Absurd Minds etc. Le nom de DM provient d'une revue de mode française et fashion, inspiré par un voyage de Gore à Paris.
Stevo, manager du groupe Soft Cell, les repère et sort le titre "Photographic" sur un LP compilation où ils côtoient d'autres futurs groupes phares des années 80 tels que The The et Soft Cell. Daniel Miller les fait ensuite signer sur son label Mute Records en 1981. Le groupe est toujours resté fidèle à ce label jusqu'à maintenant.
Depeche Mode connaîtra son premier grand succès aux États-Unis en 1984 avec le single "People Are People".
Le succès grandissant de leur synthpop au style très empreint de musique industrielle atteint son paroxysme en 1990 avec l'album Violator incluant les titres "Personal Jesus" et surtout "Enjoy The Silence". Les années 1990 sont marquées par la drogue, l'overdose et simultanément la tentative de suicide de Dave Gahan, qui ne sera finalement désintoxiqué qu'en 1996, mais aussi par le départ inopiné d'Alan Wilder en 1995. Mais leur créativité transparaît toujours dans les albums qui suivent (Ultra en 1997, Exciter en 2001).
La quasi-totalité des chansons est composée par Martin L. Gore (essentiellement en mode "mineur"), sauf celles du premier album (Speak and Spell) qui étaient majoritairement l'œuvre de Vince Clarke, rapidement parti fonder Yazoo puis Erasure.
Depeche Mode réussit le tour de force de ramener vers lui des publics extrêmement variés, mêlant des mélodies souvent accrocheuses et des paroles simples mais touchantes, à une musique électronique dont l'approche reste résolument "rock", Martin Gore ayant eu la lumineuse prétention de faire en sorte pour qu'on ne considère pas DM uniquement comme un groupe "de synthés" en apportant sa conception originale de la guitare, basée sur des riffs simples et des sons originaux.
La genèse.
C’est à Balsildon en 1977 en Angleterre (Essex), que Vince Clarke et Andrew Fletcher décident de créer un groupe à l’heure où le Royaume-Uni résonne au son du punk.
Ils sont rejoints dès 1978 par un ami de lycée, Martin L. Gore et fondent « Composition of sound ».
Le groupe trouve en Dave Gahan, repéré lors d'un casting alors que ni Gore ni Clarke ne se voient comme chanteur principal, une voix que le trio recherchait. Ce dernier est d’ailleurs à l’origine du nouveau nom du groupe inspiré par une revue française : « Depeche Mode ».
Ce nom fut en quelque sorte improvisé par Dave Gahan, avant leur premier concert. Au téléphone avec l'organisateur, ce dernier lui demande le nom de leur groupe. Dave est pris de court. Devant lui, sur une table, repose un exemplaire du magazine "Depeche Mode"…
Leurs premières compositions se voient refusées des maisons de disque qui n’apprécient guère la surcharge de synthétiseurs utilisés (instruments de prédilection du groupe à ses débuts) sinon le manque de "parrains" de ses membres.
Just Can't Get Enough.
C’est lors d’un concert dans un club Londonien que Daniel Miller repère le groupe et décide de le signer sous son nouveau label : Mute Records. En 1981 sort leur premier single Dreaming Of Me suivi de New Life et enfin le hit planétaire Just Can't Get Enough. Ces premiers titres seront extraits de l’album Speak and Spell dont les compositions sont principalement de Vince Clarke (Martin L. Gore n’y est l’auteur que de deux chansons). Les synthétiseurs y tiennent une place privilégiée sur fond de boîtes à rythme. Mais aussitôt le succès acquis, Vince Clarke quitte le groupe et part fonder The Assembly, puis Yazoo avec Alison Moyet (une copine du lycée de Basildon), et enfin Erasure.
Depeche Mode devient alors un trio sans parolier, et son avenir paraît bien compromis. Le trio décide néanmoins de poursuivre l'aventure : Martin L. Gore sera désormais auteur/compositeur du groupe qui recrute Alan Wilder en 1982 sur petite annonce. Celle-ci demande un homme de moins de 21 ans et un véritable musicien… Ce dernier, qui va devoir tricher sur son âge, est un musicien expérimentaliste doué, excellent pianiste, et son apport va se révéler déterminant (Gahan ne compose pas encore à l'époque et Fletcher qui n’est pas un musicien hors pair, s’occupe essentiellement du management ; certains journalistes s’interrogent encore aujourd’hui sur sa réelle fonction au sein de DM). Wilder est avant tout engagé pour assurer les lives, c'est la raison pour laquelle il ne participe pas à l'élaboration de A Broken Frame (1982) (album le plus dispensable de la carrière du groupe). L'apport artistique d'Alan Wilder se fera ressentir dans l'album Construction Time Again (1983) où il signe intégralement deux titres ("The landscape is changing " et "Two minutes warning"). Dans ce troisième opus du groupe apparaissent leurs premiers samples (enregistrés en live à l'aide d'un sampler), également nourris de la musique industrielle allemande et leurs sons deviennent plus travaillés. Quant à leurs paroles, elles prennent des tournures plus politiques : "Get the balance right" et "Everything Counts" exposent les dérives du capitalisme.
Music For The Masses.
Pendant que leur pop synthétique gagne en noirceur, le succès grandit… ; l’ennui, la religion et le sexe deviennent les thèmes de prédilection des compositions de Martin L. Gore. Les albums Some Great Reward (1984) et Black Celebration (1986) confirment leur goût pour la musique industrielle allemande (notamment Kraftwerk) qui nourrit leurs samples inventifs : bruits de métaux lourds et percussions froides martèlent des titres comme "Master and Servant", "Blasphemous rumours" ou "Stripped" ; mais c'est le 45 tours "People are People" (extrait de Some Great Reward) et sa mélodie imparable qui leur permet de connaître le succès mondial (notamment aux États-Unis) en 1984/85. Succès renforcé par la parution fin 1985 de leur première compilation regroupant les singles édités depuis leur début. L'année suivante, l'album Black Celebration assoie leur réputation au Royaume-Uni et leur donne le statut de groupe culte outre-atlantique, où ils sont taxés de formation underground alors qu'ils sont perçus comme très commerciaux en Europe (leurs singles sont édités en une multitude de remixes pour accroitre leurs ventes).
Prolifique, DM sort un disque par an et leur popularité s’accroît donc de manière impressionnante, le groupe essayant alors de s’affranchir de cette image de garçons coiffeurs à synthés qui leur colle à la peau. C’est notamment pour cette raison qu’ils sollicitent le photographe hollandais Anton Corbijn pour refaçonner leur image, afin qu’elle devienne davantage en adéquation avec leur musique.
En 1987, l’album Music for the Masses marque une étape de plus dans la maturité du groupe. "Never Let Me Down again" est un rock synthétique virant à l'onirisme noir presque symphonique, s'achevant sur des chœurs wagneriens et qui deviendra avec le temps l'hymne indispensable des concerts de Depeche Mode à travers le monde. ( A ce qu'il paraît; M-L Gore se serait inspiré du mythe grec des Erynnies pour écrire ce titre...) Il donne le ton d'un disque encore plus abouti que les autres. Son succès international autorise dés lors une impressionnante tournée qui passe par les États-Unis et que le cinéaste américain D.A. Pennebaker choisira d’immortaliser en la filmant en super 8 : il s’agit du live 101 filmé au stade Rose Bowl à Los Angeles alors que DM se produit devant plus de 70 000 spectateurs. On y retrouve les grands succès du groupe du moment : People are People, Never Let Me Down Again, Master and Servant, Everything Counts, Behind the wheel, Shake the Disease.
Sorte d'apothéose européenne.
DM connaît ensuite un étourdissant succès, et le groupe est alors sur le point d'atteindre son apothéose, aussi bien artistique que commerciale.
Les quatre musiciens rentrent en studio à Milan pour enregistrer un nouvel album dont les maquettes de Martin L. Gore sont très épurées. Ils font appel au producteur Flood et enregistrent Violator où l’on retrouve les titres Personal Jesus, Policy Of Truth, World In My Eyes et surtout la chanson qui restera la plus célèbre et leur plus gros tube à ce jour : Enjoy The Silence, titre mélancolique au rythme violent, ponctué de voix synthétiques célestes, dont le refrain est devenu un hymne imparable même aux USA !
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Initialement composé comme une ballade (la démo de Martin Gore était épurée juste accompagnée à l'harmonium), Alan Wilder y a tout de suite décelé son potentiel : il a alors demandé à Gore de composer une ritournelle mélodique supplémentaire à la guitare (qui sera déclinée à différents octaves et jouée également aux claviers), le rythme fut accéléré et un soin tout particulier fut apporté à la production de la chanson (pour preuve, le titre est le seul qui fut mixé par Daniel Miller et Flood et non par le DJ français François Kevorkian qui mixa le reste de l'album).
"Enjoy The silence" devint leur hit le plus célèbre (avec "People are People"), et Violator, album à la production des plus accomplies, a rejoint depuis le panthéon des disques incontournables de la scène electropop et de cold wave britannique. Ainsi DM, malgré tout représentatif des musiques électroniques du fait; dés le début, de leur utilisation massive de samplers, sequencers, et surtout synthés MOOG dont Gore fera plus tard l'éloge, deviendra un groupe-repère et suivi notamment pour les fans de son.
Les années noires.
Après l’immense succès de Violator, DM offre Songs of Faith and Devotion, son nouvel opus qui sort en 1993. "Higher Love", "Walking in my shoes" et "I feel You" sont des titres encore plus rock, plus bruts, le tout produit de nouveau par Flood et Wilder. Choristes de gospels et section de cordes interviennent avec sur la voix de basse de Gahan sur un album que le groupe sait très attendu. Le succès de nouveau au rendez-vous, la tournée "Devotional" va s’avérer éprouvante (plus d’un an et demi) : premières tensions au sein du groupe, prises excessives de drogues et d'alcool, et pour couronner le tout, Fletcher, victime d’une dépression, est remplacé pour quelques dates. La tournée achevée, le groupe se croit alors arrivé au bout de l'aventure.
Le bilan au milieu des années 90 n'est guère réjouissant malgré leur énorme popularité pour nos héros désormais riches et surtout multimillionaires : Gahan est devenu un véritable junkie vivant presque avec ses dealers, Gore s'isole, Fletcher essaie de maintenir la cohésion du groupe qui voit un de ses membres quitter l'aventure. Estimant que son travail n’est pas estimé à sa juste valeur et éprouvé par les tensions qu’il ressent au sein du groupe, Alan Wilder décide de le quitter en 1995. Il se consacre alors à son projet "solo" Recoil où il pourra davantage se livrer aux expérimentations qu’il affectionne. C’est peu dire que DM perd là un pilier créatif déterminant.
La même année, Dave Gahan est hospitalisé pour une regrettable tentative de suicide après une overdose. Rétabli, il retrouve les deux membres restants début 1996 pour enregistrer un nouvel album mais il sera victime d’une overdose peu de temps après qui l’obligera à entreprendre une cure de désintoxication (ses deux amis en feront autant).
Ultra.
Il faudra attendre l’année d’après et des monceaux de tabloids pour voir Depeche Mode réapparaître avec Barrel Of a Gun, qui annonce la sortie d'Ultra, un album très sombre et gardant encore de nombreuses tonalités rock bien que son ambiance générale soit plus calme. Cependant, le succès de masse n'est pas vraiment au rendez-vous (même si l'album se vend relativement bien) et certains puristes regrettent le DM des années 1980, même si d'autres considèrent qu'il s'agit là d'un de leurs meilleurs disques. Le producteur Tim Simenon est aux commandes et assure la continuité avec évidence; les singles "Home", "Useless", "Barrel of a Gun" et "It's no good" révèlent une puissance de son qui constitue la griffe récurente de DM (basses lourdes et sons synthétiques inventifs). En 1998, le groupe sort une compilation The Singles 86-98, assorti d'un single jamais édité en album (le doux-amer" & mélancolique Only when i lose myself"), ainsi qu'une réédition de The Singles 81-85. Le public apprécie et une mini-tournée est organisée.
En 2001, les Anglais reviennent avec Exciter, et des singles au riff entraînant comme Dream On, I Feel loved ou encore Goodnight lovers. Mais les fans sont plutôt déçus : l'album est parfois jugé trop "mou" et assez cynique, ce n'est selon certains pas du vrai DM, malgré une nouvelle tournée triomphale et des critiques relativement positives.
Un ange passe.
Puis, l'année suivante, Martin L. Gore et Dave Gahan sortent respectivement leurs propres albums solos ( ("Counterfeit 2" et " Paper monsters") avant de se retrouver en janvier 2005 pour enregistrer Playing The Angel, la nouvelle production très rock du groupe, où Gahan signe ses premières chansons pour DM. Ce dernier opus est bien représentatif des volontés expérimentalistes du groupe britannique. En sollicitant Ben Hillier à la production (qui avait collaboré avec Blur), DM persiste à se forger un son résolument avant-gardiste, drainant des guitares saturées et des synthétiseurs hors d'âge. Cet album ancré dans la modernité témoigne que DM, à l'image de la voix de Gahan, est bien décidé à ne jamais vieillir.. (Precious, A Pain I'm used To, I Want it All.)
Sounds of the Universe
En mai 2008[24], Depeche Mode entre en studio pour enregistrer un douzième album, intitulé Sounds of the Universe qui sort le 20 avril 2009. Leur douzième album dissimule derrière son titre pompeux des sonorités audacieuses mettant en valeur les mélodies de Gore, mais aussi celles de Dave Gahan (toujours aidé par Eigner et Philpott pour la musique), obtenant ainsi définitivement sa légitimité d'auteur (qu'il avait de toute manière bien entamée sur le précédent album ainsi que sur son album solo « Hourglass »). Ben Hillier (qui était déjà aux manettes du précédent album) en a assuré la production. Le premier extrait, « Wrong », est un single martial aux sonorités synthétiques massives, sans réel refrain (il se rapproche en cela de Personal Jesus) où Gahan scande le portrait d'un anti-héros à qui rien n'a jamais sourit dans son existence = lui-même ?.. Le deuxième single, "Peace", est une ballade électronique sirupeuse qui divise les amateurs du groupe, qui semble se chercher un nouvel hymne pour ses concerts.
Une tournée, baptisée « Tour of the Universe 2009 », est également prévue en 2009 incluant un concert au Stade de France le 27 juin 2009; un autre au Zénith de Nancy le 28 juin 2009 et un dernier en France à Carcassonne le 6 juillet. Pour la Belgique, Depeche Mode sera la tête d'affiche de l'édition 2009 du festival TW Classic Werchter se déroulant le 20 juin. La conférence annonçant cette tournée a eu lieu le lundi 6 octobre 2008 dans un stade à Berlin. Pour la Suisse, 2 concerts sont prévus, l'un à Zürich et l'autre à Genève le 10 Novembre 2009. Le début de cette tournée est marqué par l'annulation de plusieurs dates en raison de l'hospitalisation du chanteur Dave Gahan. En effet, quelques minutes avant de monter sur scène à Athènes (le 12/05/09, 2ème véritable concert de la tournée), il est pris d'une violente gastro-entérite. Plus tard, les médecins vont déceler une tumeur bénigne à la vessie dûe à une trop forte absorption de poudre de lait, et le groupe ne reprendra la route que début juin, annonçant des reprogrammations de certaines dates annulées, et d'autres dates additionnelles pour l'hiver 2009 et début 2010, et maintenant tout va bien. Le groupe, très américanisé depuis les 90's, vit aux alentours de L.A. Read more on Last.fm. User-contributed text is available under the Creative Commons By-SA License; additional terms may apply.