Gosse de riche et voyou de Pigalle : l'incroyable histoire de Georges Rapin, le "suicidé par guillotine"... Tout le monde a oublié aujourd’hui l’histoire de ce « Monsieur Bill », un jeune homme de 23 ans, guillotiné le 26 juillet 1960, pour le meurtre d’une prostituée et d’un pompiste. Rien ne destinait ce jeune homme de bonne famille, dont le père était le directeur d’une des plus grandes entreprises françaises de construction électrique, à devenir l’un des pires criminels de son époque. Monsieur Bill s’appelait en réalité Georges Rapin. Il était fasciné par les gangsters et les héros de la Série Noire. Il paradait dans Pigalle avec des costumes rayés, des lunettes noires et un révolver 7.65. Les vrais voyous se moquaient de lui. Alors, pour se faire enfin prendre au sérieux, il a tué. Deux fois. Et il s’est fait prendre comme un bleu ! Une vieille photo... C'est en fouillant dans de vieux cartons qu'un auditeur est tombé sur un ancien cliché de son père jouant au baby foot avec Georges Rapin. C'était en 1954. Plus tard, ce jeune homme turbulent penché sur ses joueurs de bois deviendra un meurtrier. "Monsieur Bill", comme il se faisait appeler, pour mieux coller au personnage de dur qu'il s'était créé. Daniel, qui joue en face de Georges Rapin sur le cliché nous parlera en exclusivité de la personnalité étonnante de Monsieur Bill, et partagera avec nous ses souvenirs. Monsieur Bill, un personnage L'histoire de Georges Rapin est indissociable d'une époque, celle des années 60, et d'un quartier, celui de Pigalle. C'est à cause d'une fascination pour le "milieu", la pègre, et les romans de la Série Noire que Georges va peu à peu devenir Bill. Un homme arrogant aux lunettes fumées, patron d'un bar, conduisant une Dauphine Gordini... Mais le milieu des petits caïds de Pigalle qui le fascinait tant le rejettera, et le dénoncera à la police. Le jour de son arrestation pour deux meurtres, il déclamera à la police et aux journalistes : Merci messieurs pour être aussi nombreux. Je dois être quelqu'un. Vous avez raison de prendre aujourd'hui vos clichés : c'est le plus beau jour de ma vie On dira de Monsieur Bill qu'il est le premier "suicidé par guillotine". Non content de ses deux homicides, il a tenté de se faire reconnaître coupable d' 11 autres "crimes parfaits"... Il sera guillotiné par le bourreau André Obrecht, le 26 juillet 1960. Nos invités: Mathieu Frachon, ancien Grand Reporter. Il est auteur et conférencier spécialiste de l’histoire de la police. Son prochain livre La grande histoire de l’antigang (Editions Pygmalion) sort le 24 septembre prochain. Daniel (auditeur). Il a rencontré Georges Rapin pendant les vacances d’été, dans les années 1953-1954 à Trouville, en Normandie, ils avaient 18 ans. A l’époque Daniel vivait à Asnières et partait tous les ans à Trouville. Ils étaient une bande copains, un groupe de garçons qui sortaient au casino et dans les bars. Daniel décrit Georges comme un jeune homme hâbleur, baratineur voir un peu mythomane sur les bords, cherchant toujours à impressionner son monde. Il a eu l’occasion d’aller chez Georges Rapin, un superbe appartement dans immeuble Haussmannien à Saint Germain des Prés. Georges s’était pris d’affection pour Daniel, il « l’avait à la bonne » comme on dit, et lui téléphonait régulièrement.
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